La consultation d’un psychothérapeute en cabinet libéral est une démarche de soins importante pour le bien être de la personne. Soigner « le mental » est aussi, sinon plus, important que soigner « le physique ». Deux départements se proposent de devenir pilote pour tester les remboursements des consultations psychologiques, hors CMP et Psychiatre. Une alternative, selon eux, à la prise médicamenteuse.
(Article paru sur le site « France Inter » le 01/05/2018)
A partir de ce mardi 1er mai, le remboursement de consultations chez un psychologue va être expérimenté dans deux départements, en Haute-Garonne et Bouches-du-Rhône, puis dans les Landes à l’automne. Avec cette expérimentation, la CNAM espère une prise en charge élargie et une moindre consommation de médicaments.
C’est une petite révolution dans la prise en charge des psychothérapies. Jusqu’à présent, elles ne sont remboursées que lorsqu’il s’agit d’un médecin (donc un psychiatre et pas un psychologue) ou dans des structures publiques comme les CMP (Centre-médico psychologiques) qui ont des listes d’attente de plusieurs mois. Mais à compter du 1er mai, la consultation chez le psychologue va être remboursée dans deux départements pilotes avec pour objectif de mieux prendre en charge les pathologies mentales.
Que la barrière de l’argent ne soit plus un frein aux soins, c’est d’abord ce qu’espèrent les psychologues, qui ont bien conscience qu’une consultation dans le privé, entre 40 et 80 euros par séance, selon les régions, n’est pas accessible pour tous les budgets.
Pour la concertation Emploi handicap, quatre représentants associatifs supplémentaires participeront à l’ensemble des réunions plénières. Ils rejoindront les trois premiers représentants désignés par la présidente du Conseil national consultatif des personnes en situation de handicap.
La santé mentale devrait être « aussi importante » que la santé physique
« On réclamait ce remboursement », s’enthousiasme Timéa Bezulowsky, psychologue en cabinet libéral. « Beaucoup de personnes disent ‘on en a besoin’ mais ne vont pas dans le privé car pas les moyens et en CMP listes d’attente trop longue. »
Parmi ses patients, Emilie, qui ne travaille pas à temps plein. Pour elle, ce suivi psychologique représente pour le moment un effort financier important : « Mon argent est compté à la fin du mois. C’est nécessaire d’avoir une aide car tout le monde ne peut pas se le permettre. »
Pour la patiente, la santé mentale « devrait être aussi importante que la santé physique ».
La Caisse d’assurance maladie espère voir davantage de patients se diriger vers cette prise en charge non médicamenteuse et réduire ainsi la consommation d’anxiolytiques, dont 65 millions de boites sont vendues chaque année.